vendredi 24 janvier 2020

Éponyme


« Éponyme » fleurit partout depuis le début des années 2010 : il est très chic et est employé pour dire « du même nom que ». Donc... il signifie « homonyme », très bien au fond, il y en a qui suivent.

Dans son sens strict, « éponyme »  signifie « qui donne son nom à ». Athéna est la déesse éponyme d'Athène, et Harry Potter le héros éponyme des œuvres le mettant en scène. Nous avons donc ici un personnage à la fois éponyme et homonyme.


"Neologismo Oblivia !"

Au final


Commençons par cette expression à la mode notre catégorie « néologisme horrifique ». « Au final » apparaît au milieu des années 2010 dans les clichés des médias – on préférera ce terme à celui de journaliste, qui, soyons francs, relève de l'abus de langage concernant une bonne partie de la sphère médiatique. Il a le sens de « en conclusion », sans la moindre nuance supplémentaire. 

Il relève aussi de l'approximation la plus crasse : on peut effectivement utiliser cette locution à l'oral mais elle s'écrira « au finale », désignant au sens le plus strict le dernier mouvement d'une œuvre lyrique. Par extension, on peut l'utiliser « le finale »  pour toute continuité narrative, du dernier film à la mode au match de foot d'hier soir. Mais « en conclusion » reste préférable.



Sir Laurence Olivier, Macbeth, Acte V, s'emmêle un peu les pinceaux : "on est au finale, on est au finale, on est au finaleuh !"

mardi 21 janvier 2020

Grève


Début 2020 à Paris, c'est sans doute le mot du moment. 

On retrace le premier emploi du mot au milieu du XIIème siècle, où il se rapproche de son cousin « gravier » : c'est donc un terrain constitué de sable ou de gravier, qui trouve même sa place à Paris en 1260, non loin de l'hôtel de ville. 

Sur cette place de Grève parisienne (qui ne prendra le nom de place de l'Hôtel-de-Ville qu'en 1803), les ouvriers attendaient l'embauche : être en grève signifiait alors « chercher du travail ». Entre 1845 et 1848, on trouve l'emploi « mettre un patron en grève » qui signifie « refuser de travailler pour un patron ». Finalement, peu de temps après, le sens glisse et les grévistes vont décider rapidement de passer dudit patron et de se mettre eux-même en grève – avec le sens qu'on connaît aujourd'hui. 


Hôtel de ville et place de Grève, par Théodore-Joseph-Hubert Hoffbauer.





Correction


Quoi de mieux pour commencer une série de textes sur le vocabulaire et la correction grammaticale que par le mot « correction » ?

À l'origine de la correction, on trouve le latin corrigere, qui donnera autant ce substantif que « corriger », tout cela formant comme souvent une jolie nébuleuse de sens nuancés. Qui corrige, ainsi, selon le Larousse, « faire disparaître une imperfection », « rectifier une erreur ». Par extension, on parle autant de corriger les fautes d'un texte que de corriger quelqu'un pour le remettre dans les voies propres de la bienséance et de la morale. 

En substance, le correcteur serait donc l'ennemi de l'excentricité, de l'inventivité, de l'anormal (vous la sentez, la charge de mépris et de méfiance à l'écart de qui est affublé du nom d' « anormal » ? On en reparlera). Pour tout dire, pour peu que l'on se sente d'humeur fantasque, voire que l'on professe les bienfaits de la créativité, le correcteur est un sacré vilain monsieur.

Question existentielle : le correcteur est-il une vieille chouette ?


C'est bien triste, croyez-le, d'être correcteur avec une étiquette pareille, quand tout ce qui vous motive fondamentalement c'est l'amour de la langue. 

Mais, ah, je vois une dernière définition : « atténuer un trait excessif. Corriger une remarque acerbe par un sourire ». Ah, voilà qui est rassurant, nous autres correcteurs ne sommes pas des monstres.


Qui sommes-nous ?



Ah, le pluriel de majesté ! Que de quiproquo en son nom ! « Nous » ne sommes qu'un : Vincent Avenel - une seule personne compose l'équipe entière de Sur ces mots : rédaction, correction, démarchage, conseil en style, café du matin, tout !

De formation littéraire et journalistique à la Sorbonne, j'aime tourner la langue sept fois dans ma bouche – à la fois pour ne pas dire de bêtises, et pour la savourer, comme un bon vin. Autant en faire son métier.

Pour vos prestations de rédaction, d'interviews, de SR et de corrections, n'hésitez pas à me contacter à cette adresse mèle (eh si, c'est comme ça que l'Académie a dit qu'il fallait écrire) : surcesmots[a]gmail.com

Un peu de romance

Joie et bonheur, voici que nous arrive la Saint-Valentin, fête des amoureux ô combien sincère et dénuée de toute dimension commerciale ! Que...